La lettre en question a été sur-partagée par des agents du régime de Paul Biya sur leur page Facebook ainsi que par leur relais. Cette lettre a été puisée de la boîte à fakes news manipulateurs dénommée cameroonrealclearpolitics.org. Dans cette lettre, un individu se passant pour un activiste ambazonien au nom de Manju Francis Nsoh présenté comme un « ambazonien » confesse que ce sont les combattants indépendantistes anglophones qui ont assassiné le prêtre Alexander Sob et l’homme d’affaires Felix Tantoh.
Le même bonimenteur au nom fictif de Manju Francis Nsoh parle de la défaite par l’armée des Red Dragons dans le Lebialem le 22 juillet dernier. Or le chef de ce groupe armé l’a formellement démenti à travers une vidéo postée sur les réseaux sociaux ce 24 juillet 2018 en présentant sa centaine d’hommes qui sont tous vivants d’après lui. Bien plus, ce qui tient lieu de page Facebook à ce Manju Francis Nsoh est non seulement vide de publication mais aussi n’enregistre que 2 amis. Cet individu ne dispose même pas d’une page Twitter.
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Bizarre pour un activiste qui semble prolixe sur la toile.
Puis, s’agissant de l’assassinat du prêtre Alexander Sob et de l’homme d’affaire Felix Tantoh, on s’attendait à ce que le soi-disant « activiste » décrive les circonstances de temps et de lieu dans lesquelles ils ont été tués par eux les « ambazoniens ». Rien de tel. Cette répugnance pour le détail cache mal une volonté de couvrir les crimes de l’armée terroriste de Paul Biya et les attribuer au camp d’en face. Surtout que depuis ces assassinats, le gouvernement reste silencieux. Alors quel crédit accorder à ce torchon ?
Débordé sur le plan militaire, le régime de Paul Biya a entrepris une guerre communicationnelle en jouant à fond la carte de la manipulation et du mensonge. Mais il semble malheureusement avoir choisi de mauvaises personnes tant ça pue de la manip’ et du mauvais génie.